L’Homme au complet gris – 1956

J’ai eu la chance incroyable de jouer avec l’acteur Gregory Peck, qui était l’idole de mon adolescence quand je vivais en Italie… !

Marisa Pavan Aumont

L’Homme au complet gris est un long-métrage dramatique américain, écrit et réalisé par Nunnally Johnson en 1956. Produit par Darryl F. Zanuck pour la 20th Century Fox, il s’inspire de l’œuvre de l’écrivain Sloan Wilson et la musique est composée par le grand Bernard Herrmann ! Tourné en Cinémascope, ce film suit l’évolution du personnage de Tom Rath (Gregory Peck) dont la vie de couple devient de plus en plus mouvementée suite à l’acceptation d’un nouveau travail dans la publicité qui l’éloigne de sa femme Betsy (Jennifer Jones) et de ses enfants. Les choses se compliquent davantage lorsque Tom s’aperçoit qu’il est le père d’un enfant illégitime, fruit de son aventure avec Maria, jeune femme italienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Tout au long du film, Tom doit alors faire face à un dilemme des plus cruciaux : vivre pleinement son rêve professionnel coûte-que-coûte ou bien rendre sa famille heureuse en acceptant un travail moins glorieux.

Pour une fois que notre jeune beauté joue une Italienne dans un de ses films !

Âgée de 23 ans à l’époque du tournage, Marisa apparaît après les 22 premières minutes du film, lors de la séquence de flash-back dans laquelle se plonge Tom, assis dans le train qui l’amène à son travail. Marisa, à l’allure typiquement italienne dans ce film, se glisse dans la peau du personnage de Maria Montagne, jeune femme vivant chez son amie Gina qui exerce le métier de pharmacienne. Toute sa famille étant malheureusement décédée, Maria est contrainte d’habiter à l’étage d’une petite maison sombre et insalubre mais la famille de Gina, composée de la mère de celle-ci et de son petit frère, l’accueille très chaleureusement.

La rencontre entre Marisa et Gregory, ou devrais-je plutôt dire, entre Maria et Tom !

Les personnages de Maria et Tom se rencontrent pour la première fois lorsque Tom, citoyen américain, vient combattre en Italie lors de la Seconde Guerre mondiale. Un soir, assis dans une calèche, il fait la connaissance de Maria par l’intermédiaire de Gina. Les deux jeunes gens échangent alors un regard et c’est le coup de foudre ! Et oui, c’est une fois de plus un film hollywoodien typique des années 1950 ! Maria se laisse vite séduire par Tom qui, malgré son mariage avec Betsy et les périls de la guerre, tombe amoureux et redoute la douloureuse séparation avec Maria. Marisa, dont la beauté et le charme italien sont mis en avant dans ce film, tourne 4 scènes avec Gregory Peck. La première scène est celle de la rencontre et dans laquelle les deux personnages tombent amoureux l’un de l’autre lors d’une balade nocturne en calèche. La langue maternelle de Marisa est d’autant plus glorifiée quand Maria se met soudainement à parler en italien au chauffeur de la calèche lorsque celui-ci semble demander à Tom un montant d’argent excessif pour payer la balade. La deuxième scène suit la première et a lieu dans la chambre de Maria, après que celle-ci y ait invité Tom. La romance de nos deux tourtereaux est à son comble et nous voyons Marisa et Gregory Peck s’embrasser de nombreuses fois dans ce film. La troisième scène se déroule dans une Jeep, lorsque Tom apprend qu’il doit bientôt retourner à son régiment et qui souhaite alors emmener sa douce et belle conquête dans un endroit isolé pour lui faire ses adieux et l’embrasser une dernière fois. La quatrième scène est donc la scène d’amour et d’adieu des deux personnages et se termine avec la fin de la séquence du flash-back, sur une note d’amour très intense lorsque Maria apprend à Tom qu’elle est enceinte et qu’elle compte bien garder l’enfant !

Opinion personnelle

Malgré sa longue durée, ce film met en scène Marisa aux côtés de Gregory Peck de manière passionnée et réelle. Le spectateur en oublierait presque le côté adultère du personnage de Tom Rath tant les scènes tournées avec Marisa semblent profondes et vraies. Notre esprit est alors figé sur ces deux acteurs talentueux pendant le premier quart du film. Lorsque je regarde un film dans lequel Marisa joue, je suis à chaque fois subjuguée par la sincérité de son jeu et par les émotions très réalistes qu’elle dégage à l’écran. J’ai souvent entendu dire que l’on reconnaît un bon acteur non pas grâce à sa popularité ni à son physique, mais à la manière dont l’acteur ressent (et non interprète !) son personnage. En d’autres mots, de nombreuses sources s’accordent pour dire que si le spectateur ne remarque pas qu’un acteur joue un rôle à proprement parler, c’est que cette personne est très bonne comédienne et c’est tout-à-fait le cas de Marisa ! Elle n’en fait jamais de trop et c’est ça qui, à mon avis, rend chacun de ses personnages si attendrissants et réalistes. Des personnages pour lesquels nous éprouvons beaucoup de sympathie et de compassion. Le seul point négatif est que Marisa n’apparaît que très peu sur l’ensemble du film (qui dure plus de deux heures). Je pense que même le spectateur s’attend à voir Maria ressurgir n’importe quand à l’écran, ne serait-ce qu’au moins à la fin du film, lorsque la photographie de son enfant est montrée à la caméra.

Anecdotes

Une autre raison de voir le film est que la sincérité du jeu de Marisa est d’autant plus accentuée par son anecdote concernant Gregory Peck : « J’ai eu la chance incroyable de jouer avec l’acteur Gregory Peck, qui était l’idole de mon adolescence quand je vivais en Italie… ». En effet, à l’âge de 15 ans, Marisa était follement amoureuse de Gregory Peck. Un soir, alors qu’elle rêvait d’aller voir le film « Duel au soleil » dans lequel jouait Gregory Peck avec pour partenaire Jennifer Jones et qui était interdit aux moins de 16 ans, Marisa enfila une paire de talons hauts et partit en cachette au cinéma avec l’une de ses amies. « Mes parents ne l’ont jamais su… ! » raconte Marisa en riant. Elle se sentait ainsi doublement gênée lors de sa scène d’amour avec Gregory Peck car sa femme de l’époque, Véronique Passani, était également présente pour assister au tournage de cette scène ainsi que Jean-Pierre Aumont.